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L’une des grandes transformations de ces vingt dernières années, de celles qui rendent la vie d’avant impensable aujourd’hui, est indéniablement la révolution numérique. Elle marque une rupture, comme le fit l’imprimerie au XVe siècle.

Entrée dans le langage courant de l’économie et des médias, cette disruption ( = bouleversement) signifie :

« Mouvement foudroyant d’accélération de l’innovation industrielle basée sur la technologie numérique telle qu’elle prend de vitesse la société, laquelle arrive toujours trop tard pour s’en saisir, générant alors des situations qui créent des vides juridiques, théoriques et politiques très déstabilisants »

Mais, les acteurs de cette disruption, ces « nouveaux barbares », qui sont-ils ?

Ce sont des entrepreneurs qui se désignent eux-mêmes ainsi. La disruption fascine et peut produire des résultats extraordinaires – ainsi de Google, que l’on présente souvent comme une génération spontanée du génie entrepreneurial américain exploitant les mathématiques appliquées. Dans la réalité, ce devenir procède d’investissements engagés de longue date par l’armée américaine dans la recherche technologique.

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, elle a investi massivement en Californie dans la bibliométrie et la scientométrie – dont Google est un résultat direct. Durant 20 ans, dans les années 80 et 90, elle a en outre investi 1000 milliards de dollars dans le multimédia. Pourquoi le multimédia ? :  c’est d’abord la simulation 3D, mais c’est aussi le soft power, et une nouvelle organisation des industries culturelles et de toute l’industrie de l’information.  

                        C’est à partir de ces investissements publics de l’Etat fédéral que Google est apparu.

Trois avis glanés au cours des recherches :

  • Ne pas généraliser avec le terme de prolétaire qui ne désigne pas que la classe ouvrière mais bien et surtout une personne qu’on a dépossédé de son savoir.

  • Le prolétariat devient la classe ouvrière, ce qui est une contradiction : la classe ouvrière a un savoir-faire, le prolétariat n’a qu’une force de travail, et ce n’est pas du tout la même chose. (Dixit : Le Capital)

  • La prolétarisation est un processus de perte de savoirs, c’est-à-dire aussi de saveur et d’existence, qui est engendré par la grammatisation telle qu’elle court-circuite des processus de trans-individuation où, en s’individuant par le travail, c’est-à-dire en y apprenant quelque chose, le travailleur individuait le milieu de son travail »            [Si nécessaire, à vous de chercher les définitions de « grammatisation et individuer »]

Bernard Stiegler en 6 dates :

Ce philosophe, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI), est un spécialiste de la disruption à laquelle il a consacré son dernier livre pour évoquer l’origine et les implications d’une rupture qui change tout. Ce penseur plaide pour une disruption positive, qui redonne du sens à l’économie et crée de la valeur. 

1952 : Naissance à Sarcelles d’un père électronicien et d’une mère employée de banque

1976 : Condamnation à 5 ans de prison, suite à l’attaque à main armée d’une banque

1993 : Soutient sa thèse sous la direction de Jacques Derrida. Publication de son premier livre, « La Faute d’Epiméthée » (Galilée)

2002 : Nommé à la tête de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) après avoir été directeur adjoint de l’Institut national de l’audiovisuel (INA)

2006 : Fonde et dirige l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) du Centre Pompidou

2016 : Publication de « Dans la disruption. Comment ne pas devenir fou ?» (Les Liens qui libèrent)

https://www.letemps.ch/opinions/bernard-stiegler-toute-technologie-porteuse-pire-autant-meilleur

http://fredericjoignot.blog.lemonde.fr/2011/02/21/nous-vivons-un-extreme-desenchantement-un-entretien-avec-le-philosophe-bernard-stiegler/

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