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Nous disions donc [**] que : Tout le monde connaît le goût du narrateur pour le gâteau de son enfance. Mais sait-on que ce dernier fait l'expérience d'un

étrange moment qui associe le goût à une réminiscence ?

[ La théorie de la réminiscence est exprimée par Platon dans le Ménon, un

ouvrage sur la vertu. Cette théorie affirme que notre connaissance de la vérité est le souvenir d'un état ancien où, avant d'être incarnée dans un corps, notre âme vivait au contact immédiat des pures idées dans le monde intelligible ]

Dans : « L’instant », Jean Bellorini , le metteur en scène explique, parlant de la  «Recherche du Temps perdu » : « Oui, c’est évidemment un clin d’œil à l’étendue du texte, mais, c’est surtout l’analyse du moment précis de la révélation de quelque chose, qui se produit en l’espace d’un instant très court »

Mais regardons ci-après ce qu’écrivait Proust :

Car aux troubles de la mémoire sont liées les intermittences du coeur. C’est sans doute l’existence de notre corps, semblable pour nous à un vase où notre spiritualité serait enclose, qui nous induit à supposer que tous nos biens intérieurs, nos joies passées, toutes nos douleurs sont perpétuellement en notre possession. Peut-être est-il aussi inexact de croire qu’elles s’échappent ou reviennent. En tout cas, si elles restent en nous c’est, la plupart du temps, dans un domaine inconnu où elles ne sont de nul service pour nous, et où même les plus usuelles sont refoulées par des souvenirs d’ordre différent et qui excluent toute simultanéité avec elles dans la conscience. Mais si le cadre de sensations où elles sont conservées est ressaisi, elles ont à leur tour ce même pouvoir d’expulser tout ce qui leur est incompatible, d’installer seul en nous, le moi qui les vécut.

[**]  Relatif au billet du 13 juin 2019  " Serait-ce  la chronique d'un...."

 

 

 

 

 

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