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  • Photo du rédacteurPapipe

Chronique de l’albatros : une très longue histoire !

Dernière mise à jour : 27 avr.

Mais comment peut-on avoir l’idée de réaliser la tête de cet oiseau – là, alors qu’il est du genre marin et de surcroît de l’espèce à sourcils noirs dont le 80 % de sa population se trouve sur les îles Malouines !

 

ET rien à voir non plus avec le poème de Baudelaire que notre professeur de français, André Gavillet, nous avait fait apprendre en 5ème année de collège.


« Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher »



Une fois encore, il aura fallu une « corrélation à plusieurs variables » pour que cette élucubration prenne corps et se réalise.

 La 1ère est un « PaJu » 2019 ** à la fin duquel Vincent Munier capte avec art le regard profond et perçant des animaux et, parmi eux, celui de cet oiseau.

« Tous, ils nous disent : Homme que fais-tu de notre nature ? »

Une des dernières images se fige alors sur la très belle tête de l’albatros au regard noir et long bec crochu de couleur rose clair. [Un vrai choc éloquent !]


La 2ème variable se trouvait dans le lot récent d’achats de brocante : une cisaille à tôle de belle allure pour ce bec qui peut atteindre 18 cm de long et doté de 2 narines en forme de tubes qui lui offrent un odorat aiguisé, lui permettant de repérer les zones de nourriture dans l’immensité des mers !

La 3ème se présenta inopinément durant l’automne dernier par le don de Michel Borloz, un camarade-contemporain de cours professionnels, sous la forme d’un bras de serre-joints que son grand-père, paysan de montagne, utilisait avec beaucoup d’habileté, il y a plus d’un siècle !

La dernière opportunité fut de trouver un bloc de marbre turc à tonalité grise-blanche, région kurde. Pour ce faire, une seule adresse : la marbrerie d’Alain Vos à Valeyres-sous-Rances. Son dépôt extérieur est une vraie caverne d’Ali Baba !

Enfin, le subtil et important détail : ces longs sourcils noirs sont l’occasion rêvée de procéder à l’incrustation d’un marbre noir « façon marqueterie ».

Mais, malgré le « savoir-faire » et la dextérité du marbrier-sculpteur Marc Pauchard, le constat est impitoyable : Réaliser une tête d’albatros au regard perçant est une opération bien plus périlleuse qu’elle n’y paraît à la première intention !


En effet, c’est d’abord le regard qui intrigue chez cet oiseau délicat. Profond, et même légèrement inquisiteur, il doit tout au dessin subtil d’un sourcil noir élancé au-dessus de son œil : un maquillage de très haute facture. 


Cruelle réalité que l’on découvre avec cette 1ère tentative. Il faudra remettre l’ouvrage sur le métier pour mieux « cerner » ce dessin subtil … Mais pris positivement, « l’échec » ou la

non-réussite est un enrichissement du savoir appelé plus simplement en théorie philosophique : l’empirisme….


Merci aussi à Maude à qui je dédie cette chronique ... elle sait pourquoi !


** Dernière émission de Benoît Aymon en novembre 2019 avec le portrait d’un de ses potes , le photographe animalier Vincent Munier, l’éternel émerveillé. Ce dernier nous rappelle que : « Le monde ne mourra pas par manque de merveilles, mais uniquement  par manque d’émerveillements ! »


Charles-Henri Favrod disait :

« La photographie est l’art du détournement, à savoir qu’elle ne doit pas montrer ce que l’on a vu, mais bien ce que l’on a ressenti … »


Et pour se faire plaisir, ce très beau « petit poème en prose » de Baudelaire, redécouvert tout dernièrement (Merci Yves) dans le spectacle d’André Dussollier

au CO2 de la Tour de Trême :

 

ENIVREZ-VOUS

Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous ! Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.     



Nota bene « Ultimo »

Mais comment pouvait-on imaginer un seul instant que ce magnifique texte serait à la fois l’épilogue de cette chronique et le préambule porteur d'une toute récente et « illustre » nouvelle ?

Et ben oui : la confirmation officielle de ma participation à la Fête de la pierre dans le Beaujolais Sud vient d'arriver. Quel beau cadeau que cette invitation-là ! Vous en saurez plus dans la prochaine chronique ...  Promis.                  


71 vues1 commentaire

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1 comentario


yrochat
20 abr

Enivrons-nous, émerveillons-nous et bravo pour l'albatros. Profite un maximum de cette fête de la pierre, ta participation est une belle récompense pour ton travail d'artiste et de passionné des beaux objets de fer et de pierre. Des becs, Yves

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