... Se sont-elles tout soudain accolées ? telle est la question !
Au départ :
L’idée de récupérer, une fois, 1 tête de borne de triangulation taillée en forme de diamant et ...
La souvenance tenace d’une exposition du sculpteur-recycleur Tuckson * en 2012 au Château de Gruyère…
Je ne me l’explique toujours pas et pourtant 8 ans plus tard, les conditions sont réunies : il ne faut surtout pas dire non.
Dans les faits :
La récupération inopinée d’une tête de borne de triangulation, cassée et en dépôt dans un local du service vaudois, appelé à l’époque de mes activités professionnelles « Service Cantonal du Cadastre ». Cassée et fissurée certes, mais laissant apparaître la date gravée de 1885 sur une de ses faces. Sur le côté opposé du millésime, et gravé lui aussi, le fameux triangle qui se plaçait toujours en direction du Nord.
« Le Malard triangulé » avait donc trouvé son corps. Une cisaille à affleurer la tôle ou le zinc fera office de long bec
« Le bec de canard » curieusement une expression fort utilisée en géographie !
Un peu d’histoire :
Lorsque j’ai commencé mon apprentissage en 1957, un point de triangulation de 2ème ordre, comme celui de Planche Signal par exemple, aiguisait ma curiosité tout en suscitant aussi du respect et de la fascination; sans oublier – parallèlement – la compagnie agréable et l’utilisation fréquente des logarithmes pour le calcul trigonométrique dans les triangles rectangle ou quelconque. Alors, avoir la possibilité d’en faire une élucubration près de 60 ans plus tard, … est une véritable jubilation !
Avec l’échappée de chacune de ces élucubrations, il y a forcément aussi la ballade de tous les mots qui s’égaillent dans la nature au travers des billets, chroniques ou blogs écrits. ( le 62 ème…)
Les mots voyagent; ils ont la bougeotte. Cachés derrière nos pupilles, serrés au fond de notre gorge ou en affût auditif dans le pavillon, ils n’attendent que le moment opportun pour prendre possession de la feuille blanche.
A peine arrivés, ils se bousculent pour trouver la bonne place… un sacré remue-ménage en vérité. Ils se battent pour rester en vie mais pas toujours avec succès; parfois retirés du trafic sans explication ni justification ...
Détrompez-vous, c’est souvent pour une question de musique, de ressenti, d’humeur passagère…, ce qui explique aussi leur réapparition souriante, venant supplanter un mot succulent mais inadéquat. Et puis, et puis, semble-t-il … arrive ce moment particulier où chacun s’est ancré avec bonheur !
En réalité, les mots font alliance, trouvent leur équilibre. La phrase prend du sens, de l’émotion, un peu comme cette pierre du chemin qui se laisse habiller par le ou les vieux outils du forgeron, du jardinier, du forestier, du maçon ou du tâcheron. Enfin, il y a cet instant magique où l’on a le sentiment qu’il ne faut plus rien ajouter ni retrancher.
C’est bien sûr personnel et intuitif, tout en sachant néanmoins que si l’on n’ose pas se mettre en danger -- donc de se tromper peut-être -- il n’y aura jamais de progression, ni d’enrichissement ou de connaissance de soi * sur la clef de sa partition… (*Blaise Pascal en faisait une nécessité.)
"La perfection est atteinte non pas quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à retrancher"
Citation de St.- Exupéry, rappelée par Claude dans son retour du 12.01.
Publié le 21.01.21
* Tuckson est né en 1965 au Zimbabwe. Si intérêt : voir sa trajectoire. https://www.aveam.ch/tuckson/
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